Randonnée au Sri Lanka: « Pekoe N° 2 »

Encore peu développée, la randonnée est promise à un bel avenir, tant le pays regorge de superbes régions préservées que les passionnés peuvent explorer au rythme de leurs pas, loin des routes et du bruit.

Pratiquée le plus souvent dans les parcs nationaux, l’offre d’itinéraires variés s’étoffe de plus en plus, à l’instar du Pekoe Trail ; un sentier jadis utilisé par les ouvriers travaillant dans les plantations de thé et dont le réaménagement en sentier pédestre destiné au tourisme est en cours. 300km, divisés en 22 étapes d’une moyenne de 13km, plus ou moins difficiles et praticables, entre Kandy et Nuwara Eliya. Chaque secteur apportant son lot de découvertes et de paysages changeants.

Installée au Ellerton Bungalow d’où il est possible d’organiser le Pekoe 1 ou 2, je me décide pour le No 2, 14.7km classé « difficile » avec un certain degré de dénivelé positif et négatif, entre Galaha et Loolkandura. Je me demande un peu pourquoi il est classé comme « difficile » car rien ne le fait paraître à priori.

Peu après le lever du soleil, Niroshan, mon guide naturaliste affilié à l’université de Peradeniya, m’attend avec un tuk-tuk à la réception pour rejoindre le départ du parcours à Galaha, à une petite demi-heure de l’hôtel. Passionné de nature et spécialisé dans la flore et la faune du Sri Lanka, particulièrement les oiseaux, il aime accompagner les randonneurs dans leur découverte de la nature extrêmement diversifiée de ce pays et des espèces vivantes qui l’habitent.

La première partie est une promenade de santé sur des sentiers en terre battue à travers des villages, plus particulièrement Tamouls, où se sont installés les travailleurs des plantations de thé depuis des décennies. Le chemin serpente entre les collines ponctuées de maisons, temples et écoles, nous croisons quelques habitants vaquant à leurs occupations, quelques lézards séchant au soleil, jusqu’à Delthota.

Après un court arrêt pour acheter quelques fruits, nous sommes prêts pour attaquer la 2e partie de l’étape, mais il faut d’abord nous équiper de nos « chaussettes à sangsues ».

En effet, nous sommes mi-novembre, la mousson est tardive cette année et il pleut (et a plu) encore récemment, le terrain est très humide et propice à la sortie de ces petites bestioles pas très sympathiques, mais sans danger. Un peu dégoutée, je me dis que j’aurai peut-être de la chance de ne pas en croiser et nous partons à travers des champs de carottes et autres légumes pour l’ascension de l’Ambalammana.

La difficulté commence aux premières forêts de pins, très impressionnants par leur hauteur, car le dénivelé est important mais il n’y a pas de sentier visible. Il est recouvert par une végétation luxuriante qui nous arrive à peu près à hauteur des épaules. Il faut se frayer un chemin tout en grimpant, ce qui nécessite un bon entrainement. Je n’ai pas le temps de me demander où je pose mes pieds (je suis tellement contente d’être équipée de mes chaussures de montagne montantes) pour ne pas perdre de vue Niroshan qui s’aide de bâtons de bois pour écarter les hautes herbes. De temps en temps, nous nous arrêtons et il vérifie qu’aucun passager clandestin ne tente sa propre ascension…

Après les forêts de pins, nous marchons plus aisément à flanc de montagne, toujours dans des herbes hautes mais pas suffisamment pour cacher le spectaculaire panorama de montagnes et vallées à perte de vue. Au loin se dessine la chaîne de Hanthana ainsi que, par ciel dégagé, le célèbre Adam’s Peak, important lieu de pèlerinage.

Puis, nous changeons encore de paysage pour entrer dans une forêt tropicale, très dense, où il faut à nouveau se frayer un passage, offrant une toute nouvelle expérience. A sa sortie, nous nous arrêtons pour observer divers oiseaux et Niroshan repère au loin, assis sur une haute branche, un singe barbu (purple faced langur), endémique du Sri Lanka. C’est magnifique ! Je ne l’aurais jamais aperçu dans cette végétation si dense !

Le décor change encore, nous marchons maintenant sur un sentier de terre battue, à travers les plantations de thé et passons près de la plantation de James Taylor (construite en 1865), connu comme le « père du thé » au Sri Lanka. Une dernière petite montée et nous sommes au sommet d’où l’on a une vue panoramique à 360° sur les alentours, c’est spectaculaire ! Une brume montante apporte un peu d’humidité et de fraîcheur, il est déjà temps de redescendre pour finir notre étape.

Nous continuons à travers les plantations, la brume est comme « posée » sur les plants d’un vert éclatant, offrant un contraste saisissant. Quelques pins d’une hauteur impressionnante la transpercent çà et là, de gros rochers granitiques anthracites complètent le paysage, c’est vraiment très beau…

Quelle belle journée !

Pour conclure…

Il est vivement conseillé d’être accompagnés pour ce genre de randonnées, car même avec un GPS, il aurait été très difficile de se repérer dans cette végétation. De plus, c’était vraiment très intéressant d’en apprendre toujours plus sur la faune, la flore, les traditions et l’histoire de la région et je remercie chaleureusement Niroshan pour son accompagnement attentionné et tout ce que j’ai appris pendant cette balade.

Les randonnées sont beaucoup plus faciles à faire à la saison sèche* moins de végétation et pas de sangsues. Pour la petite histoire, quelques passagers clandestins ont bien tenté l’ascension, mais ont été stoppées net par mon guide habitué à les faire lâcher prise. Ce serait dommage de se priver d’une telle balade à cause du dégoût occasionné !

*Plus de détails en brochure et sur la page : infovoyage.ch/sl/08.pdf

Si vous êtes inspiré.e par mon expérience, notre agence de voyage se fera un plaisir de vous aider à explorer ce magnifique pays et peut-être même à créer vos propres traditions de voyage.

Marie-Luce Geneyne

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